Après L’Appollonide : Souvenirs de la maison close, Bonello signe un deuxième film choral, sensible et juste, cette fois sur une jeunesse engagée, déçue et donc révoltée. Ces adolescents oubliés de Paris nous sont présentés au cours d’une chorégraphie millimétrée, dangereuse : ils comptent faire mal. Ils sont organisés, rapides, furtifs, personne ne les aperçoit dans cette ville qui tourne trop vite, dans ce monde trop grand pour eux. À l’agitation du jour succèdera vite la quiétude de la nuit, dans laquelle ces ombres déambuleront sans but. Le film est écrit en 2011, mais il résonne aujourd’hui plus que jamais, presque dix ans après. Un film nécessaire sur le besoin d’être entendu et écouté, surtout quand le futur d’une génération est détenu entre les mains d’une autre. Mais pas d’inquiétude ! Lorsque nos jours sont comptés, il nous reste toujours la nuit.

Before Sunrise, c’est une rencontre, des regards, de l’amour et le temps qui passe. Thème récurrent du réalisateur, Linklater nous offre ici le premier volet d’une trilogie romantique, la trilogie des Before qui a laissé tant d’amoureux du cinéma et de la vie pantois, nostalgique et heureux. Venez vous laissez émerveiller par cette avant tout magnifique rencontre criante de sincérité, oser la rencontre avant que le soleil ne se lève, avant que le temps et ses affres ne nous rattrape…

Embarquée dans les effluves de la nuit berlinoise, Victoria ne s’arrêtera pas. Les souvenirs embrumés mais le plan limpide, elle se lance dans une soirée qui semble durer, l’espace d’un baiser volé, le temps d’une éternité aussi… Mais ce n’est qu’un plan, aussi surprenant et dramatique soit-il. Sebastian Schipper nous livre ici un plan-séquence magistral qui vous fera frémir et rêver, au cours d’une nuit qui s’annonce longue et mouvementée…